• Des communes s'engagent à passer au zéro phyto

    Des communes s'engagent à passer au zéro phyto
    DL 3 novembre 2015 " vu des Vallons"

    Elles ont signé une charte régionale d'entretien des espaces publics

     

    Se montrer exemplaire. Protéger l'environnement, la santé publique et la Terre. Ces mots tournaient dans les bouches des élus signataires de la charte régionale d'entretien des espaces publics, dont le slogan est "objectif zéro pesticide dans nos villes et villages ".

    Huit communes des Vallons de la Tour ainsi que la communauté de communes ont adhéré à cette démarche. Laquelle est élaborée par trois pilotes (la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature, la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles Rhône-Alpes), pour protéger la santé publique et l'environnement. Le tout en réduisant l'usage des pollutions liées aux pesticides, avec un passage progressif au "zéro phyto". Des produits chimiques qui seront interdits, dès 2017, dans les villes. « Le respect de l'environnement n'a pas de couleur politique. C'est un véritable enjeu pour le devenir de notre planète », insiste Jean-Paul Paget, président des Vallons de la Tour. Depuis plusieurs années, la communauté de communes essaye de montrer l'exemple, en gérant les espaces publics sans produits phytosanitaires. « Cette préservation commence par notre mode de consommation et passe par la manière dont nous traitons nos champs, nos cultures. Il faut prendre en compte l'ensemble des problématiques techniques et financières, mais aussi l'acceptation des mauvaises herbes pour la population, la formation des agents. » Saint-Didier-de-la-Tour fait partie des communes signataires. Un geste « écologique nécessaire pour le développement » selon Gérard Vitte. « En mettant chacun sa pierre ou sa goutte d'eau dans le vase, dans le récipient, dans la communauté, on fera quelque chose pour nos enfants. » Pour les générations futures.

     

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    Il faut accepter qu’un pissenlit pousse entre deux pavés 
     
     
    Guillaume Genin est le président de la Fredon Rhône-Alpes. Cette fédération est l'un des pilotes qui a élaboré la charte régionale d'entretien des espaces publics.
     
    - Guillaume, qu’est-ce que la Fredon ?
    «La Fédération régionale de défense contre les organis¬mes nuisibles de Rhône-Alpes, c'est ün syndicat professionnel présidé par les agriculteurs. On travaille uniquement sur le sanitaire végétal.»
     
    - Comment tend-on vers le “zéro phyto” ?
    «Cest du préventif, du curatif, la gestion des espaces verts autrement. On y arrive grâce à la volonté des élus et des services d'entretien, et 
    en faisant accepter à la population ce changement.»
     
    - C’est-à-dire?
    «Il y a la problématique des cimetières. Peu de personnes acceptent qu’il y ait de l'herbe dans un cimetière. Il faut accepter qu'un pissenlit pousse entre deux pavés, la graminée aussi.»
     
    - Mais passer au “zéro phyto” a un coût...
    «Il n'est pas négligeable, oui. C'est de l'investissement au niveau des outils de désherbage mécanique ou thermique, pour pallier l'utisation de pesticides en utilisant des méthodes alternatives au désherbage chimique. Pour certaines communes, cela peut se traduire par l'embauche de personnel.»
     
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    Comme le nombre de communes, en Rhône-Alpes, qui ont signé la charte f “zéro phyto”. A cela, il faut ajouter quatre communautés de communes, le parc régional du Pilât et le conseil général de la Loire.

     

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    Remplacer le chimique implique l'achat de nouveau matériel.
     
     
    En passant progressivement au "zéro phyto", les communes vont, aussi, devoir revoir leur copie en matière de matériel pour contrer les mauvaises herbes. Des frais supplémen¬taires donc. Car ces outils ont un coût pour les communes. Philippe Rault, adjoint aux finances à Dolomieu, réfléchit avant d'utiliser de nouveaux engins. « On a des surfaces à entretenir qu'on n'avait pas par le passé. On ne peut pas aujourd'hui financer du personnel qui ne fasse que ça. L'utilisation des machines étant ponctuelle, l'intérêt est peut-être la mutuali­sation entre communes. L'agence de l'eau peut aider au financement de machines. »
    Du côté des sociétés, on se penche un peu plus sur le désherbage écologique. Certaines misent sur l'eau chaude. « Avec notre machine polyvalente et écologique, on va tuer la racine et les graines des mauvaises herbes avec une tempé-rature de 99 °C. Il faut 500 litres d'eau pour remplir la machine (en photo, à droite). L'eau de pluie, c'est le top », confie un salarié de la société Distrijet, basée à Meyzieu. Jean-François Carret de la société Yvmo confie, lui, derrière son motoculteur désherbeur, qu'il peut « passer dans les petites zones, comme dans les cimetières. La machine ne prend pas beaucoup de place. »
     
     

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